Le démantèlement des fortifications

À la suite de la découverte de gisements de charbon dans la région, Charleroi va devenir un centre d’extraction. La ville n’a plus d’utilité dans la défense du territoire mais son intérêt économique s’accroît.

En 1863, Léopold Ier ordonne la désaffectation de la forteresse de Charleroi, néanmoins sa démolition n'est pas immédiate. Le roi craint des émeutes ouvrières et considère les remparts nécessaires pour maintenir l'ordre. Cependant, la crise économique de 1865-1870 et les grèves de mineurs entraînent des troubles sociaux, poussant à entreprendre des travaux d'utilité publique pour occuper les ouvriers et réduire le chômage. (Rihoux s.d)

En mai 1868, une loi autorise la vente des terrains militaires et lance les premiers chantiers. La démolition débute par le nivellement des fortifications extérieures. Les travaux se poursuivent par lots successifs : bastions, courtines, demi-lunes et ravins sont démantelés et les déblais sont déplacés. Les terrains libérés commencent à accueillir de nouvelles constructions dès 1874. (Blondeau 1869)

Ces travaux répondent aussi à des enjeux administratifs : le quartier ouvrier du Faubourg, économiquement prospère, cherchait à se détacher de Charleroi, et la ville aspirait à devenir une métropole industrielle, freinée par les servitudes militaires occupant 40 % de son territoire. L’impatience des habitants, qui avaient commencé à démolir eux-mêmes les remparts en 1866, a accéléré les procédures.